https://www.facebook.com/golflander | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Préambule…
Black Bungalow est un drôle de type… La première fois que nous
C’était il y a déjà quelques temps et Il habite à Minuit, un monde bleu où Black Bungalow, amoureux
LES AUTEURS
YVES ABADIE +PATRICK MOLLIERE | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les |
+LE SECRET+ | |
Demain je vais avoir trente ans Ils ont voulu tout préparer Champagne et gâteau glacé Ils sont bien gentils mes parents Ils feraient tout pour leur enfant Même si ce n’est plus comme avant Car il a tellement changé Qu’est-ce qui en lui s’est donc brisé ?
Refrain : C’est sûr que c’est bête Je n’ai rien dit à personne Maintenant dans ma tête Y’a quelque chose qui déconne…
Un jour mes yeux se sont vidés De leur tendresse et leur chaleur Et elles ont été remplacées Par une lueur qui fait peur. Frères de cœur prônant l’amitié Et pourtant ils sont tous partis On ne peut toujours supporter Des yeux qui s’embrument de folie… |
Même celle qui partageait Mes illusions et mon sommeil Celle qui me soufflait dans l’oreille Qu’elle m’aimait pour l’éternité Elle non plus n’a pu deviner Enraciné au fond de moi Le terrible et muet secret Qui me fait pleurer tant de fois…
J’étais en seconde au Lycée Petit nouveau à l’internat Un soir en partant aux WC Je n’ai jamais compris pourquoi Ces quatre ou cinq adolescents A l’haleine alcoolisé Sans un mot et en rigolant L’un après l’autre m’ont violé… |
TS TURBO NECROPHAGE | |
Au mur la photo de Romy* C’est vrai qu’elle était belle Tu te retrouves en elle Allez arrêt(es) tes conneries T’as pas le droit de délirer Sur son cercueil chromé Arraches son poster Dessine lui une moustache Je sais où tu te caches Maintenant tu choisis Le bic ou le cutter…
Refrain : Allez encore un jour Continue Continue Allez encore un jour Continue Continue Tu trouveras jamais La solution Dans l’escalier Allez encore un jour Continue Continue Tu résoudras jamais Ton équation Dans les cachets
| Tu voudrais gommer tes errances Retourner la séquence De ton ultime absence Tu me prends pour un nécrophage A vouloir crocheter ta cage Tu sais ça vaut le coup Regarde mes poignets Vois, parcourus de bout en bout D’un curieux tatouage Et je suis toujours là Faut pas t’arrêter là
Tu es perdu(e) dans ton silence Ta solitude intense Je sais t’es dans l’impasse Ne me prends pas pour un ringard Venu surveiller tes cafards Ou brancher l’écouteur Sur ta voix détraquée Je sais que tu vas pas craquer Oui, malgré ta douleur Allez quoi viens dehors Allez sors sors sors sors
*ou autre… |
+COBRA+ | |
Tu distilles ta poudre d’or Dans ton regard qui endort Deux points rouges sur le corps Et l’enfant regarde sa mort. Dans les ombres du temple Où sourit le gros Bouddha L’enfant aux yeux noirs tremble Mais s’oublie dans tes yeux froids Cobra
Sur son tapis sans jeunesse Le vieillard et sa tendresse Soufflent dans la flûte qui caresse Ton ombre bleue qui se dresse Et il laisse ta silhouette Monter du panier d’osier Et voilà le temps qui s’arrête Pour rester hypnotisé Cobra
Quand tes lunes sans paupières Me trouent de leur lumière Mon âme pourtant fière Redevient fine poussière Et je vois le dieu païen Réfugié dans tes yeux gris Le dieu sévère qui détient Le lourd secret de la vie Cobra |
|
©Mollière Patrick
CE MATIN | |
Ce matin j’ai souri Je savais mon chemin Mon rêve m’avait dit La magie qui culmine Au fond du désespoir Dans la nuit qui s’éteint Ma douleur s’imagine La couleur du hasard
J’ai brisé la vitrine Pour dire ma violence Au sombre mannequin Qui promenait ses traits Son front de paraffine Sur les passants blasés Privé d’incohérence J’ai pleuré sans chagrin
J’ai blessé la poitrine De l’étrange pantin Qui pleurait des crachats De lait vulcanisé Ces larmes plastifiées Trop douces trop câlines Ont touché cet amas De cloportes urbains | Soudain sur le trottoir Une nuée de nains S’est abattue sur moi La grouillante vermine Mutilait mes regards Qui admiraient le tas De la sombre gamine Qui fondait dans son sein
Trop loin de la démence En plein cœur du chaos Je ris et je les plains Mon délire domine Ces débiles malsains Mon rire s’illumine Dans le sang plein d’aisance De mon dernier assaut
Je vous noue sous le flot Du sang qui me survit Mes pleurs qui s’éliminent Dans un songe sans fin S’esclaffent sans écho L’éternel retour geint Je me voulais épine Je serais atrophie (from « Parfums de Craie » ) |
+LA FUITE DE TOUN+ | |
Toun, Toun l’enfant sauvage Pour ne plus revenir S’enfuit avec son rire, Non, plus jamais la cage…
Il voulait raconter Aux grands hommes debout Avec des discours muets Et des sifflements très doux Des herbages de nuit S’échappant Dans de sombres prairies Sous le vent Pour courtiser sans bruit L’air du temps. Mais les hommes debout Ne l’ont pas écouté Et l’ont mis avec les fous Pour y être recyclé
Il voulait raconter Aux grands hommes debout Avec des discours muets Et des sifflements très doux Des parfums de cités Disparues Et des senteurs fanées Qui se muent En étoiles douces et Ambiguës . Mais les hommes debout N’ont même pas essayé De comprendre l’enfant roux Qui racontait leur passé | Il voulait raconter Aux grands hommes debout Avec des discours muets Et des sifflements très doux Ces chevaux essoufflés Piétinant Une lune froissée Se noyant Dans des passages à gué Vif argent Mais les hommes debout Se sont m^me méfiés Des larmes qu’il disait partout D’un monde qui disparaissait
Alors Toun l’enfant sauvage Pour ne plus revenir S’enfuit avec son rire Non, plus jamais la cage… |
DELIRIUM TRES MINCE | |
On a marché Dans mes godasses Pendant que je comptais Les traces De pied Qu’il y a au plafond
On a sniffé Mes dominos Pendant que je faisais Les mots Croisés D’un journal à la con
On a tiré Sur mon pianiste Pendant que je marquais La piste D’arrêt De mes copains avions | On a cloué Mon saxophone Pendant que je peignais En jaune Mon nez Cherchant une érection
J’ai avalé Tous les copeaux De mon poumon d’acier Trop tôt Mâchés J’ai une indigestion
Refrain : Je suis enfermé Dans mon tube de dentifrice Appuyez fort Appuyez fort Je sortirai Par l’orifice L’orifice |
+L’IDIOT+ | |
J’ai un papa et une maman, Ce sont paraît-il mes parents Seule distraction des pauvres gens, De leur lit sont nés dix enfants Alors n’est-ce pas, Comme dirait papa, Neuf bons, ce n’est pas mal, Pour un seul anormal
Appelez-moi le sot Ou bien alors l’idiot ; De toute façon Mes gros yeux trop ronds Indiquent assez bien Que je ne comprends rien.
Les braves gens au cœur bouffé Tous ceux qui ont déjà donné, Ils la supportent très, très bien Ma tête de petit mongolien. Elle fait d’abord fuir, Puis elle fait bien rire, Et puis l’indifférence Glaciale et immense.
Appelez-moi le sot Ou bien alors l’idiot ; De toute manière Pourquoi s’en faire Pour un petit débile, Un retardé docile.
Vous savez, ils sont si mignons Ils ne savent pas le mal qu’ils font. C’est si drôle de hurler « Au fou ! » En me pourchassant aux cailloux. Ca fait bien longtemps Que le Père-Noël Réfugié dans le ciel Ne croit plus aux enfants
|
Appelez-moi le sot Ou bien alors l’idiot ; Et pas d’alarme Mes yeux sans larmes Indiquent assez bien Que je ne ressens rien.
Je ne suis vraiment pas normal, Je parle aux sources et aux cigales, Le vent me tient de long discours Sur les biches et leurs amours. Et moi bêtement Comme les enfants, De rire au soleil Ou d’y pleurer, pareil…
Appelez-moi le sot Ou bien alors l’idiot ; Mais je vous en prie Moi qui suis un puits Débordant de caresses Donnez-moi s’il vous plaît Sans vous faire prier Un petit peu de tendresse ; Frottez-moi les cheveux, Regardez-moi les yeux, Et dites-moi « Je t’aime » Même si c’est faux Je vous croirai quand même, Moi, pauvre idiot |
|
Homo - urbanus |
|
Accoudés au comptoir Ils n’ont pour auditoire Que la jolie serveuse Qui leur ressert des gueuses Des whiskies des ricards Et des boissons brumeuses Leurs nuits spiritueuses Sont bordées de cafards Et la jolie serveuse Regarde sa trotteuse Tourne son remontoir Ell(e) connaît leur histoire
Refrain : Métamorphose Transmutation Bière pression Et superdose Superdoseur Est parmi nous Chantent en c(h)œur Tous les noceurs Et les mecs saoûls
Hier c’était pareil Tous les jours c’est pareil Ils vident les bouteilles En jetant leur oseille A la jolie serveuse Qui s’ennuie, qui sommeille Qu’en a mal aux oreilles De leurs paroles creuses Vides comme les gueuses Et la jolie serveuse Leur remet une gueuse Leur fuite liquoreuse
Leur bière est duveteuse Comme les bras griffés de la jolie serveuse Leur mousse est écumeuse Ils voudraient bien surfer Leur langue aventureuse Sur les bas dégrafés De la jolie serveuse Qui leur fait un café Pour couper les effets De leur soif comateuse De caméléons faits
|
LA CLEPSYDRE BOUCHEE |
©Mollière Patrick et Abadie Yves
LEURRE | |
Monsieur Big - Ben Part au boulot Prend son auto Klaxonne au feu Neuf heures moins deux Merde en retard Faut qu’il se gare Il en a marre
Quel leurre est-il Monsieur Big - Ben Quel leurre est-il Ce travail gris Qui vous ennuie
Monsieur Big - Ben Vous avez l’heure ? Lui dit Lesieur Chef de bureau Le Directeur N’est pas content Il vous attend Dans son bureau
Quel leurre est-il Monsieur Big - Ben Quel leurre est-il Ce job amer De secrétaire
Monsieur Big – Ben Je suis heureux De constater Votre arrivée Neuf heures et quart Il vaudrait mieux Ne pas compter Tous vos retards
Quel leurre est-il Monsieur Big - Ben Quel leurre est-il Ce jeu de rôles Qui vous désole | Monsieur Big – Ben Est amoureux Mam’zelle Saphir Ne sait que dire Ce soir elle va Manger « chinois » Excusez-moi Demain je peux
Quel leurre est-il Monsieur Big - Ben Quel leurre est-il Ce cache – cache De potache
Monsieur Big – Ben S’accoude au bar Commande un quart Se beurre la gueule Il n’y a que là Qu’il est moins seul Il n’y a que là Qu’on le tutoie
Quel leurre est-il Monsieur Big - Ben Quel leurre est-il Cet alcool dur De vos bitures |
+ENVIE ET PITIE+ | |
Des messieurs aux tempes argentées Complet veston, lunettes d’écailles, Sourires gestuels programmés Et avenir prévu sans failles, Durs en affaires et gras du bide, Goûtant les femmes célibataires N’étant plus emballées sous vide Avec lesquelles ils savent y faire
Envie et pitié Sont les deux mamelles de la réussite
Des messieurs alliant l’assurance Qui sait moucher tous ces p’tits cons Et cette ironie vieille France Bien dans le respect des traditions ; Ils rêvent de politique, De celle où ils s’ront les plus forts Et abreuvent d’une peur mystique L’abolition de la peine de mort
Envie et pitié Sont les deux mamelles de la réussite
Des messieurs heureux en ménage ; Ne leur font plus souvent l’amour, Mais les séances de maquillage La rendent assez belle certains jours ; Elle sait cacher sa cellulite Pas d’fausse note dans les réceptions , Parfois un collier de chez Schmitt Pour faire taire ses dépressions. | Envie et pitié Sont les deux mamelles de la réussite
Des messieurs heureux en famille Le fiston pousse à Sciences Po, A du respect pour tout c’qui brille Et de la haine pour les cocos ; La cadette a bien profité De son année à Médecine Pour vite se faire engrosser Par un toubib et sa piscine
Envie et pitié Sont les deux mamelles de la réussite
Des messieurs aux tempes argentées Complet veston, lunettes d’écailles, Sourires gestuels programmés Et avenir prévu sans failles, Ils ont dit : « Vaut mieux faire envie Que pitié ». Dans la vie Ils ont réussi Oh, Pitié ! Je ne veux pas réussir… |
L’OPERATRICE DE MINUIT | |
L’opératrice de minuit A avalé son jambon-beurre A l’autre bout de l’écouteur Un siphonné lui dit sa vie Il a tué son nounours gris Et voudrait bien manger son cœur
Au standard des neuroleptiques Les camisoles sont au chômage Rejoignez-nous : Fréquence-Cage Radio – crochet des hystériques
Allo , allo, mademoiselle Suis amoureux d’un camembert Qui peut pas sentir mes aisselles Enfin, je vous dis la nouvelle Je vais quitter mon camembert Pour sodomiser un gruyère | J’ai assassiné mon sommeil Car en démontant mon réveil J’ai enfoncé la grand’aiguille Dans la poitrine de la ptit’ fille Qui déballait ses bas résilles Sur mes tapis en poils d’oreille
L’opératrice de minuit A avalé son hamburger A l’autre bout de l’écouteur Parmi les appels en folie Un mec agressé par la nit Vient de brancher son répondeur… |
+LA PEUR D’UN HOMME+ | |
Minuit sur un trottoir mouillé Par une humide obscurité, Frôlant des poubelles éventrées Par chiens et clodos affamés, Un homme marche d’un pas pressé ; Il n’a pourtant rien à faire, Remarque, dans sa vie de misère, Il n’a vraiment jamais rien fait
Minuit cinq et toute la nit Sur une ville endormie Parce que les programmes bouillis De la télé sont tous finis, L’homme, sourdement, se sent suivi Et il se demande bien par qui ; Il n’en a vraiment rien à faire … Bien que, remarque, ça l’exaspère
Minuit et quart, elles ont un fard Ayant l’épaisseur du désespoir, Ces drôles de fleurs qui poussent le soir Et qui s’ouvrent pour dix dollars ; L’homme commence à en avoir marre Et qu’est-ce qu’on peut bien lui vouloir, Il ne sait pas ce qu’il va faire Remarque, il a son revolver. | Minuit et demie, ça suffit Il sait qu’on le suit pas à pas Cela fait un bon moment déjà C’en est trop, on a assez ri. Et ce putain de cœur Qui bat à cent à l’heure, C’est bizarre comme j’ai chaud, Ce doit être le manteau, Moi si on me provoque, Gare… J’aim’ pas qu’on s’moque Et cette sueur glacée Qui me fait frissonner, Et ce nœud dans le bide, C’est vraiment trop stupide, On va se mettre en colère, Moi et mon revolver !
Et là, sur le mur, tout à coup, Dans la lumière du réverbère Il voit et dégaine d’un seul coup Et il vide son revolver Sur ce qu’il a vite aperçu Sur le mur d’une petite rue … Et l’homme s’écroule, hébété, sur son ombre ensanglantée. |
UN MONDE FOU | |
Un monde fou fou fou Se presse dans la rue Ils courent un peu partout A l’endroit, à l’envers, Allongés, en travers, Un monde fou fou fou Se presse dans la rue Je vous ai reconnus Avec vos trajectoires De porteurs d’entonnoirs Ne soyez pas inquiets Il y’a plus fou que vous Regardez, regardez…
Une sorcière échevelée Vient de kidnapper L’ascenseur Elle a enfourché son balai Qu’était garé Juste à côté de l’extincteur Ne bougez plus c’est un hold-up Crient les culs de jatte Bien en cœur Et dans la banque morte de peur Six troncs pressés Pissent leur jus sur le caissier
| Voiture rouge au carrefour Au feu les pompiers Au secours Ils veulent éteindre l’orangé Qui brille en haut Police Secours… Allo… Allo… Caché au fond d’une poubelle Un gros policier en jarretelles Prend au radar tous les fessiers Qui se balancent Et qui (lui) réclament assistance |
+LE MARCHAND DE VENT+ | |
Le marchand de vent, Pour vendre son bien Cherche des clients Mais n’en trouve point.
Car les pauvres moulins Depuis bien longtemps, Ne croquent plus de grains Et ne toussent plus blanc. Car les pauvres moulins, Provençaux ou flamands, Mis dans un sale pétrin Ont crevé lentement. Et Meunier n’est plus rien Qu’un maudit charlatan Qui a compris combien C’était enrichissant De déféquer un pain Sans beaucoup de froment Et, pour plaire aux vilains Levé aux colorants
Le marchand de vent, Pour vendre son bien Cherche des clients Mais n’en trouve point.
Car même les marins Fort peu reconnaissants Décidèrent un matin De brûler leurs haubans Pour des mécaniciens Pollueurs d’océans Ils trahirent Trouin, Colomb .et Magellan Oh, il y aurait bien Tous les beaux oiseaux blancs Flottant dans l’air salin Au large de Ouessant Mais voilà, leur destin Se résume pour l’instant Au vomi assassin Des pétroliers géants.
| Le marchand de vent, Pour vendre son bien Cherche des clients Mais n’en trouve point.
Chercher ainsi en vain Des jours et jours durant Altère à la fin Le moral du marchand ; Devenir capucin Ou me faire adjudant Voilà la triste fin Soupire-t-il, qui mattend Mais miracle divin Voilà que tourne le vent Et que se montrent enfin De bons, de vrais clients ; Et en un tour de main Tout fut vendu comptant A des politiciens Aux discours forts brillants… |
DEMANDEZ LE BOTTIN | |
Demandez, demandez !!! ) Le Bottin !!! Demandez !!! ) crié A l’intérieur Tous les détails Sur le trafic Des funérailles A l’intérieur Tous les détails L’odieux trafic Des clowns cobayes
Refrain : Dans le Bottin Vous trouverez Tous les potins Tout(es) les histoires Qu’il faut savoir Si vous voulez Etre branchés
Dernier sondage En cinquième page Warhol dévisse Coca Collage Junior Elvis Est à l’hospice On craint le bis D’un retour d’âge | Dans le Bottin Cette semaine Pour le beau teint Mondain sans peine Tous les secrets Madame Procrée Cach(e) vos bedaines De cinquantaine
Demandez, demandez !!! Le Bottin !!! Demandez !!! En exclusivité Le seul journal traité Pour pouvoir transiter Par les eaux agitées De vos commodités Demandez, demandez !!! Le Bottin !!! Demandez !!! Pour essuyer Vos anxiétés… |
+MON MANQUE D’EQUILIBRE+ | |
Fleur de trouvère Il ne sait vraiment pas quoi faire Plus tard, plus tard Quel désespoir Pour lui il y a des années Où il n’a envie de rêver
Fruits de fourrières Elles lui font peur, vos carrières Depuis touts petits Toutes prêtes, vos vies Juges, flics, assureurs ou banquiers A vingt ans, presque retraités
Serait presque nuisible Mon manque d’équilibre
Fleur de tendresse Il écoute les cœurs en détresse Sans rien dire Sans sourire Avec, avec un de ces regards Qui t’épongent le désespoir
Fruits qui s’enrayent Il se fout de vos bons conseils Vous avez tout vu Et tout vécu Vous faites semblant d’écouter Pour mieux pouvoir diagnostiquer
Peut-être un peu trop sensible Mon manque d’équilibre | Fleur au creux des reins Les femmes, il leur dit qu’il aime bien Les déshabiller Et puis les aimer Y’a des soirs où il parle d’amour Mais il n’sait pas dire « pour toujours »
Fruits de sécheresse Il rigole de vos poils aux fesses De vos complexes Sur ce qui touche le sexe Parce que vous le faites fort mal Vous trouvez bien sûr que c’est sale
Pas toujours très paisible Mon manque d’équilibre
Fleur un peu bête Armé d’un fusil à lunette Il montera Tout en haut, là Où il tuera ses fantasmes Sous forme de passants bien calmes
Fruits du Roi Ubu Il mourra comme il a vécu De vous, indifférent Et, braves gens Vous paierez le tireur d’élite Qu’il mérite, qu’il mérite
Sûrement un peu trop libre Mon manque d’équilibre |
|
Lesyndrôme cardio - testiculaire
|
|
EST-CE LA HAINE, C’EST F… | |
J’ai croisé tes yeux en larmes Sur la vitre du couloir Les buées de ton regard Tiraient le signal d’alarme Lentement tes yeux traçaient Quelques lignes dessinées De ce parcours effacé Que tu pleurais … tu disais
Refrain : C’est si facile Si facile Si facile De te suivre C’est si facile Si facile Si facile De te perdre | Je suis sorti par hasard Et je me suis approché Déjà tes traits accrochés A la glace sur fond noir Coulaient sans laisser de traces Si ce n’est leur course grasse De gouttelettes-grimaces Tu disais que le temps passe
Dans la marge de tes traits J’ai esquissé un visage J’ai ajouté une cage Tu as ri de ce portrait Nos regards se sont croisés Et nos doigts se sont croisés Sur la glace où s’écrasait Nos buées … et je disais |
ESMERAL’ BLUES | |
Refrain : Quasimodo Mon vieux copain Quasimodo Viens prends ma main On va partir Très loin très loin Quasimodo Mon vieux copain Viens viens viens viens Viens prends ma main On va partir Très loin très loin Quasimodo Quasimodo
J’ai bourlingué sous les néons Dans tous les bars toutes les rues J’en ai connu des appolons Des demi-dieux des blancs des gris Mais c’est vers toi que je reviens J’ai connu les mêmes chemins Ils voulaient mon anatomie Ma bosse à moi c’était mon cul | J’étais la reine de la nuit Ils me voulaient tous dans leur lit Je n’étais bonne qu’à baiser Trop belle pour pouvoir penser Trop jolie pour pouvoir poser Ailleurs que dans des draps froissés Mais c’est vers toi que je reviens Fidèle amour de mes matins
J’ai fui la nuit de vos saillies Pour me blottir contre la peau Du douloureux bouffon tordu Que vous nommez Quasimodo Quasimodo Quasimodo Il faut mélanger la folie De nos mémoires de bossus De nos mémoires de bossus |
©Abadie Yves
OUAAAAAHHHHHH… | |
Refrain : Celle que je préfère Elle s’appelle Ouadifa Elle griffe mes nuits De baisers incendiaires Elle froisse mes draps De sombres insomnies Ouadifa Ouadifa Ouadifa Ouadifa Ouadifa Ouadifa
Ouadifa Ouadifa Approche n’aie pas peur Tu sais on est nombreux A aimer les couleurs De ta peau, de tes yeux Le kaléidoscope De nos jeux qui galopent Sur le fil bariolé De nos vies barbelées
Approche, n’aie pas peur Tu sais on est nombreux T’as pas à avoir peur Y’a pas de différences Nos sourires sont denses Sourire Blanc cassé Ou rire basané Nos lèvres se mélangent Dans les mêmes voyages
Refrain
Aussi je veux vous dire Messieurs les « pures-race » Si vous continuez A chasser le tam-tam Ou cuisiner le Beur On va pisser en cœur Contre l’arbre-grimace Des généalogies Nos greffes nous inspirent Les talents mélangés Du Jazz et du Tam-Tam
Ouadifa Ouadifa Approche n’aie pas peur Promenons-nous dans le bois Le loup te mordra pas Il a peur des lueurs Qui brillent dans nos yeux A deux on est nombreux
Refrain | Bottés, casqués, rasés Partout vous défilez Bardés de croix gammées Au revers de vos vestes Les chiens et puis le reste Grenades, ratonnades Discours et fusillades Atouts de vos fureurs Défilez, défilez…
Filez doux, filez doux Filez doux dou … dou … dou … Si vous lavez plus blanc Gardez votre lessive Pouvez rester en rang Pouvez vous aligner Mais foutez-nous la paix Laissez-nous caresser Nos amours adoptives
Refrain
Celle que je préfère Elle s’appelle Ouadifa Elle peuple mes nuits D’exils et d’incendies Celle que je préfère Elle s’appelle Ouadifa Mais ne la touchez pas Ou je vous fous mon doigt
D’un tracé vertical De l’œil jusqu’au rectal Toucher Coulez… |
+AMOUR ET HUMEUR+ | |
. | Parfois, Quand j’ai les sourcils Qui me tombent sur les yeux, Quand me prend l’envie De balancer Un grand coup de soulier Dans le cul du chien, Parce qu’il ose se trouver Sur mon chemin, Tu viens Tu dis « Je t ‘aime » Et mes yeux dégagent leurs sourcils, Je caresse le chien, Et je m’oublie Pour mieux me rappeler à toi |
A LA LISIERE DE MON LIT | |
A la lisière de mon lit Un doux visage se blottit Sur mon poitrail qui s’effiloche Au fil des nuits qui nous rapprochent
Tout contre mon corps elle dort Comme une enfant tout(e) endormie Confiant ses rêves à mes soupirs Cachant ses nuits auprès des ports Que mes baisers tissent encore Quand le soleil vient s’aplatir Sur la fenêtre qui chavire
Dans la rivière de mes nuits Ton ombre nage sans répit Comme une écume qui ricoche Et se consume au gré des roches
Sur mon épaule elle s’endort Sans se soucier des amnésies Qui guettent nos sommeils de cire Dans l’épaisseur de ces décors Que la pénombre assoupie mord Quand nos vertiges se déchirent Sur un fond blanc d’obscur délire | Sur la poussière de ma vie Un doux visage s’incendie Au creux des heures qui décochent Leur tendre haleine de reproche
Tout contre mon corps elle dort Au hasard des échos meurtris Que mes baisers de craie étirent Le long des profondeurs sonores Le souffle de la nuit colore Ces sabliers qui font jaillir Les griffes de nos souvenirs
A la lisière de mon lit Un doux visage se blottit Dans la pénombre qui ébauche Les traits d’une rencontre proche |
+PAPIER FROISSE+ | |
Je dessine au dos de tes lettres Les mots d’amour que tu m’écris On s’est connu sans se connaître Parce que trop courtes étaient nos nuits. Et puis les kilomètres S’installèrent entre nos deux vies ; Derrière ta fenêtre, Amour, j’ai peur que tu m’oublies.
Quand sèche l’encre dans l’absence Les amours par correspondance Finissent toujours comme le papier, Tout froissé…
Je m’étonne de cette lettre Glacée comme certaines pluies Où coulent des petits mots traîtres Qui restent tout juste gentils. Je brûle une lettre, Ta plume est morte, tu es partie. Elle était de toi sans l’être, Tu sais, j’ai froid dans ton oubli.
Quand sèche l’encre dans l’absence Les amours par correspondance Finissent toujours comme le papier, Tout froissé… |
|
©Mollière Patrick
VASSILISSA | |
Il y a déjà longtemps Que tu n’es plus l’amant De cette femme-enfant Et pourtant et pourtant Derrière la tristesse Que le souvenir laisse Tu éprouves l’ivresse D’une intense tendresse
Refrain : Vassilissa Vassilissa Un seul regard avait suffi Pour que nos deux hasards se nouent Dans un enlacement si doux Vassilissa Vassilissa Un seul regard avait suffi
Ton chagrin se souvient De ses longues caresses Tu déchirais ses seins Elle griffait ton épaisse Carapace sans fin De ses longs doigts qui tressent Encore dans tes mains les traits de sa tendresse | Comme un fusain crissé Sur le papier glacé Son visage s’étire Dans tes lourds souvenirs Trop de jours sont passés Sous le pont hérissé De vos anciens soupirs Trop tard pour repartir |
+ELLE DES USA+ | |
Refrain : Peut-être bien qu’un grand amour C’est celui qu’on ne garde pas ; Je me suis consumé un jour Pour elle, venue des USA.
Vague par vague, la mer ratait Son suicide sur les rochers. Nées à chaque nouvel essai Des étoiles aquatiques Rappelaient celles d’Amérique. Ses lèvres s’ouvraient pour mieux les attraper Et prenaient les miennes comme si elles s’trompaient Pour moi qui cherche la source des arc-en-ciel Je l’avais trouvée dans sa bouche vermeil. Tu riais quand je t’appelais « Ma Dame » Et je me foutais pas mal du Viet-Nam
Dans les mille reflets troublants Accouchant de l’océan, Dans l’ombre des oiseaux blancs, Elle s’habillait d’écume Et d’embruns qui parfument. Le soleil égrenait dans ses cheveux Des chapelets de grains d’or fabuleux Et les flots s’associaient avec les cieux Pour lui voler la couleur de ses yeux. Et je te disais « I love you tout bas En me foutant bien de la CIA.
C’est sur un sable bleuté De coquillages mouillés Que son corps abandonné Ivre d tendresse Buvait mes caresses Portées par le vent, elle disait des mots Doux et forts comme des grains de pavots ; Je les ai saupoudrés sur ma mémoire, Les miens, elle n’a pas voulu y croire. On n’est pas cru quand on est trop sincère Et je me foutais bien de Rockfeller. |
|
NIBARDS’ SONG | |
Mesdames, Mesdemoiselles Je suis là pour vous dire Que toutes vos mamelles Etalées me soutirent Des copeaux de cervelle A chaque fois c’est pire Je dois braquer l’échelle Pour surprendre vos spires
Refrain : Je rêve de glisser Ma main Dans vos corsages De décroisser Vos seins De mes enfantillages Eparpiller Vos seins Dans le creux de mes mains | Je suis votre fakir Etendu sans cervelle Sur les pointes-saphir De vos nibards crécelles Qui grelottent de rire Sous les tendres aquarelles Qui tissent l’avenir De mes amours plurielles
Je veux bien revenir Dans votre maternelle Et apprendre à écrire Folie avec deux ailes Pour venir me blottir Au perchoir de dentelle Je veux vous investir Dans toutes vos marelles |
+PAPILLON+ | |
On t’appelle Papillon Petite fille qui m’ensorcelle J’espère que jamais, oh non, On ne te touchera tes ailes ; Dans ta bouche en fleur de lys Tu croques des grains de réglisse Qui te brunissent les dents Et contre un air de guitare Tu m’en offres comme pourboire Cadeau de tes dix ans
Deux drôles d’étoiles vertes Dans ton visage couleur lune Et qui me déconcertent Chaque fois qu’elles s’allument Et tu les veux toutes pour toi Les gouttes d’or du mimosa Saupoudrant tes printemps Et tu veux en plus libérer Le vent qui en est prisonnier Toi qui a juste dix ans
Je t’imite le lapin fou Le gros crapaud ou l’abeille Pour surprendre tout à coup Ton rire incendier le ciel Ta maman est vraiment très belle Et si ta grande sœur est celle Qui me prend comme amant C’est pour toi, vois-tu, Papillon Que j’ai écrit cette chanson Pour toi qui as dix ans |
|
|
Silhouettes épinglées
|
|
STONE BLUES | |
Tu rêves mon copain Tu rêves c’est malsain Tu crois qu’un oiseau bleu Va venir se poser Sur ta fenêtre grise Tu crois qu’un oiseau peut Risquer de se poser Sur l’établi hautain D’un H.L.M. nausée Tes nuages s ‘enlisent Sur ta fenêtre grise
Déconnes pas mon pote Descends de ton perchoir Que la vie te tripote Derrière ses trottoirs Viens tu es mon ami Viens tu es mon copain
Tu crèves mon copain Comme ces oiseaux bleus Ces oiseaux qui aiguisent Leurs plumes indécises Tu crèves mon copain De ces rêves trop creux Tu peux te reposer Je te laisse avec eux Avec ces oiseaux bleus Qui viennent se poser Sur ma fenêtre grise
Il était mon ami Il était mon copain De ces fugueurs d’asphalte Qui brisent de leur halte L’élan d’une cohue Je ne le verrai plus… |
|
©Abadie Yves
+LA FLEUR DE LA MORT+ | |
Sur une barricade Devant des policiers Qui monteront en grade En tirant les premiers Tu paraîtras brusquement En posant sur ma tempe Une fleur rouge sang
Refrain : Quand tu viendras Je te suivrai Et pourquoi pas Je t’aimerai
Entre les bras de déesses Belles excommuniées M’abreuvant de vin de messe Au bon goût de péché Tu paraîtras doucement En m’enfonçant dans le cœur Une fleur rouge sang
| Avec ces drôles de moustiques Visant même mes lèvres Et m’apportant quant ils piquent De bien drôles de rêves Tu paraîtras lentement En effeuillant dans ma tête Une fleur rouge sang
Bien que n’étant pas pressé Ailleurs que dans un lit Si tu viens pour emmener Je te dirai merci Quand tu paraîtras portant Accrochée dans tes cheveux Une fleur rouge sang |
AUX QUATRE COINS DES BARS | |
Aux quatre coins des bars Nous venons mélanger L’éclat de nos hasards Nos soirées naufragées Dans des alcools bizarres
Une blanche une noire Accrochées au comptoir Un cuir un jean un daim Qui tapent dans leurs mains Un feeling partagé Qui force nos cafards A virer… Dégagez !!!
Aux quatre coins des bars Nous venons mélanger L’éclat de nos hasards Nos soirées naufragées Dans des alcools bizarres
| Un saxo un’ guitare Un clavier font bouger Une soirée qui vient Offrir à nos écarts L’effleurement d’un sein La lourdeur d’un regard Qui nous font voyager
Aux quatre coins des bars Nous venons mélanger L’éclat de nos hasards Nos soirées naufragées Dans des alcools bizarres |
LA MALADIE DES PIONS NOIRS+ | |
Refrain : Sur l’échiquier du hasard La maladie des pions noirs Qui les ronge tôt ou tard S’appelle – le cafard -.
Ceux qui ont connu la gloire Mais c’était y’a bien longtemps Ceux qui sont cocus pochards Pour pouvoir rester contents Ceux qui racontent fort au bar Leurs exploits de Don Juan Et qui noient leurs fausses victoires De véritables impuissants
Ceux chez qui la cité-dortoir Cache le soleil couchant Ceux qui ont toujours un brouillard Pour gommer leur cerf-volant Ceux qu’on baptisa bâtards Et puis après délinquants Ceux qui hantent un promenoir Parce qu’ils ont pris vingt ans
Celles qui cachent dans un tiroir La photo du Prince Charmant Devenu ce banlieusard Qui leur a fait six enfants Celles qui cassent ce miroir Devenu mufle au fil des ans Et celles qui font le trottoir Comme l’a déjà fait maman | Ceux qui crachent sur les chars Les mains vides en sanglotant Ceux qui voient tomber l’espoir C’était pourtant le printemps Ceux qui ont dans le regard Cet atroce mur allemand Et ceux dont les boulevards Voient défiler les occupants
Enfin tous ceux nés un soir Sous le signe consternant Des menottes dans un couloir Du pas d’chance et pas d’argent Des illusions dérisoires Vite rongées par le temps Enfin tous ceux nés un soir Et le regrettent maintenant
Sur l’échiquier du hasard La maladie des pions noirs Qui me détruit certains soirs S’appelle – le cafard - .
|
+MUSICIEN+ | |
Toi, aux yeux trop clairs Et ta vie tout en courants d’air Tu emmerdes les gens biens C’est pour ça qu’on t’aime, musicien
-Mais dans ta tête, y’a que ta guitare.
Quand les marchands de hasard Et leurs sous t’appelleront star Cours sans regarder derrière Et montre ce que tu sais faire
-Tu seras alors heroe’s guitar
Et si tu te casses la gueule Tu verras tu seras vite seul Quand le bâtiment coule Les amis ne sont plus foule !
-Mais il te restera ta guitare |
|
©Mollière Patrick
+RIEN QUE POUR VOIR+ | |
Moi j’aimerai bien voir Voir Monsieur le Curé Prêcher qu’acte de chair Reste mortel péché Et caché dans sa chaire Chaque soir se masturber Sur un Play-Boy volé Pour mieux dormir après
Moi j’aimerai bien voir Un para haut gradé Me dire que c’est son père Tout jeune qui l’a forcé A être militaire Son rêve c’était boucher Mais que depuis Alger Il a moins de regrets
Moi j’aimerai bien voir Madame Michet, rentière, Regretter le passé Où marchaient les affaires Dans de curieux marchés Ce temps s’est terminé Avec des crânes rasés Elle, elle fut décorée
Moi j’aimerai bien voir Monsieur Dupont gueuler Contre ces porteurs d’ulcères Qui, dès qu’arrive l’été Jettent leurs chiens en enfer Lui qui oublie Pépé Mis à l’hospice Saint-Dié Où il n’ose plus aller
Moi j’aimerais bien voir Un jeune homme s’exclamer Si c’était à refaire Oui, il refuserait N’en déplaise à son père Et d’un grand coup de pied Foutre à l’eau clous rouillés Et croix pour supplicié |
Moi j’aimerai bien voir Monsieur Dasault goûter D’un de ces hémisphères Où s’raient très appréciés Tue-mouches et moustiquaires Et se faire bouffer Par un insecte nommé Avion de chasse français
Moi j’aimerai bien voir Ce malheureux Curé Par le beau militaire Se faire sodomiser En pleurant : « Non, Albert !!! ».
Moi j’aimerai bien voir Dame Michet échanger Ses sucs héréditaires Avec Dupont dans des Jeux un peu vulgaires
Moi j’aimerai bien voir Le Jésus torturer Le vieux grabataire Pour lui faire chanter « L’amour et pas la guerre ».
Moi j’aimerai bien voir Mais j’ai tout mélangé Alors dans mon mouchoir Je me poile au nez… |
|
Aux médianes de Caemisolia
|
|
DACTYLO’ BLUES | |
8h00 – 12h00 – 2h00 – 6h00 8 heures par jour A galérer 8 heures par jour A s’faire chier Dans ce bureau Elle va elle vient Attend la fin Drôle de parcours Qu’ces 39 heures Boulot – boulet Boulot – sténo Et dactylo Elle s’fait chier Elle s’fait chier C’est long 8 heures A pianoter Elle s’fait chier Elle s’fait chier
Refrain : Azertyuiop Qsd Fjn Gkc Lm ça!!! W Xb Vbn Ding !!! Ding !!! C’est le blues, le blues C’est le blues Des dactylos Blues, blues, blues Dactylo’ blues
| 8h00 – 12h00 – 2h00 – 6h00 Elle voudrait bien Laisser tomber Son chapelet De minuscules Elle va elle vient Elle déambule Attend la fin 40 pages A se taper Prendre en sténo Aligner … marge ! Faire le gros dos Elle voudrait bien Laisser tomber Son chapelet De minuscules Pouvoir foncer En majuscules
8h00 – 12h00 – 2h00 – 6h00 Comme un squatter Dans son grenier Elle va elle vient Elle s’fait chier Elle déambule Regard fixé Sur la pendule Dans le secteur Des dactylos Elle fait l’gros dos Elle voudrait bien Laisser tomber Mais faut bouffer Alors elle fait Ses chapelets De minuscules Pour s’effacer En pointillés
|
©Mollière Patrick
+LA QUEUE DU DIABLE+ | |
C’est l’histoire d’une jeune fille Qui était très très très pauvre Elle était très très très jolie Mais elle était très très très pauvre Je crois vous l’avoir déjà dit. Abandonnée de sa famille Elle aussi bien sûr très pauvre La jeune fille ne cessait Jamais de tirer le Diable Par la queue. | Un jour pourtant, elle s’est dit, La jeune fille très jolie, « Pourquoi seulement le Diable ? » Depuis ce jour la jeune fille Est devenue très très riche, Est devenue très très riche…
|
BOUQUET GARNI+ | |
Mon petit lapin s’est posé Dans une garenne moins déboisée Assis sur la descente de lit Je me fume mon bouquet garni
Mon lapin blanc s’est fait la malle Pour un moine fou de ses gros seins Dans le clapier désert j’ai mal Mais chaque bouffée me fait du bien
Mais ma parole Je décolle Sur mon tapis C’est parti
Sur un fauteuil en poils laineux Un garagiste égorge un pneu Blasé je me rallume le four Pour y suivre une histoire d’amour
Derrière un ours en mobylette Un cyclope hurle à vue d’œil Qui a pu mordre mes noisettes Je crois bien que c’est l’écureuil
Mais ma parole Je décolle Vive Marie-Jeanne Sans les moines
Le radiateur fait sa prière Froid de demain et chaud d’hier Accordez-nous la cordillère Et protégez-nous des belles-mères
Benoît vautré sur le prie-Dieu Apprend à compter jusqu’à deux En glissant sa main liturgique Dans sa braguette eucharistique
Mais ma parole Je décolle Vive la lapine Vive lapine
|
|
CARNAVAL | |
Ce soir c’est le grand bal Le bal du carnaval Tout le monde s’éclate Du plafond jusqu’aux lattes Du plancher qui tricote Des pas de danse fous Pour les gens costumés En poux en Loup-Garou En tentures cramées En tondeuse à gazon Et moi je suis tout con Comme u gland déchêné Sur le parking zoné J’aurais pas dû
Refrain : J’aurais pas dû Me déguiser En 2 cv Je suis crevé J’ai la capote Qu’est percée Et le delco Qui est trempé Y’a pas un pote Pour me pousser Je suis en tas Putain d’auto Envoyez-moi Un mécano J’aurais pas dû J’aurais pas dû Me déguiser En 2 cv…
| Accoudée au buffet La chatte drague un nain D’un mètre quatre vingts Pierrot vient de gaffer Il vient de déposer Aux pieds de sa gamine La Douce Colombine La forme masculine De son joli prénom Oui, oui ; un bel étron Déguisé en serpette Ce mec a pas l’air bête Et moi j’ai pas l’air con J’aurais pas dû
Je me se,s un peu nul Avec ma double antenne Plantée Dans les rotules Et mon auto-radio Collé à ma bedaine Fixés à mon bandeau Mes deux rétroviseurs Me montrent l’éboueur Qui reluque les hanches D’une belle Comanche Moi, dans mon coin, je planche Je me sens vraiment nul J’aurais pas dû J’aurais pas dû
|
LE NAIN JAUNE | |
Souvent, j’ai croisé le Nain-Jaune Bouffon-mascotte des tripots Du port malfamé d’Amsterdam Il venait jouer tripoter Des rois des valets ou des dames Que peut-on faire dans un tripot Si ce n’est assouvir l’égo Au contact de toute cette faune
Souvent, j’ai croisé le Nain-Jaune Le petit rabougri jauni Dont les tribulations nous donnent L’occasion d’une mise en plis Pardon le rabot était chauve L’occasion d’une mise en boîte Dans un pli vicieux où la dame Lui accordait jamais la carte
Jamais la carte ne sortait La carte cœur, la carte dame La figurine de ses pensées Un soir pourtant, un soir de flammes La dame rouge se sentant lasse Céda au nain, à ses avances Il prit la dame de ses nuits Et puis la mise sur le tapis | De cet étrange amour ludique Naquit une passion sans fin A petits pas loin des trafics Il lui disait : « Yam, yam, j’ai faim. » Ils partaient manger à la carte « Je t’aime tu sais, ma douce, ma Chine Je ne veux pas que tu t’écartes De ces trajets où je chemine. »
Machine a souvent dû à terme Quitter ses amants d’un ton ferme Elle proclama l’arrêt public Dans un bordel du dock 33 Il ne dit rien prit sa tunique Et s’en alla pour oublier Les dés refusaient de l’aider Il s’est pendu … au baccara |
PHANTASMES | |
J’aimerais être un œil Venu des quartiers louches Aveuglé de clin d’œil Par des nanas farouches Leur mettre en trompe l’œil L’orbite dans la bouche J’aimerais être vieux Pour finir à l’hospice Foutre en l’air tous les pieux Des mouroirs où fleurissent Les hasards contagieux Des traitements factices
Refrain : A chacun ses phantasmes A chacun ses fantômes Pourquoi faut-il toujours Vouloir piquer le tour Du voisin de pallier Ou du voisin de queue Pourquoi faut-il toujours Vouloir piquer les œufs Du voisin de panier A chacun ses phantasmes A chacun ses fantômes Pique-nique et nicogramme | J’aimerais être Dieu Coincé par un gendarme Sans un papier sérieux Pour prouver mon programme Pris en flagrant délit De constat de non-vie J’aimerais être Diable Pour glisser au milieu De ses saints innombrables Mon crick tumultueux Pour saboter ses câbles Et lui scier l’essieu
J’aimerais être un cas Un spermatozoïde Shooté au paprika Un fil d’hémorroïde Bourré d’aphrodisiaque Un utérus patraque J’aimerais être un sexe Masculin féminin Qui resterait perplexe Devant son mitoyen Ou son voisin d’orgie Qui lui tendrait son lit |
CHAMBRE 2042+ | |
Chambre 2042 Premier étage Quartier : 22 Secteur : enfants Unité Psycho – Premier Age Subdivision de Traitement
Dossier 103 Docteur Langlois Age : 6 ans Sexe : néant Bulletin d’entrée : Internement autorisé
Chambre 2042 Le nez collé là où il pleut L’enfant écoute sa silhouette Détresse qui reste muette Chambre 2042 L’enfant aux yeux un peu trop bleus Fixe la vitre qui émiette Son ombre grise en gouttelettes
Chambre 2042 Sur le carreau qui rend nerveux L’enfant oscille de la tête La douleur revient, se répète Chambre 2042 Sur le carreau scellé par eux Le front de l’enfant se projette Pour rejoindre les gouttelettes
Chambre 2042 Sur le lit où se ferment les nœuds Les blouses blanches bloquent et arrêtent L’enfant qui crie « Mal à la tête… » Chambre 2042 L’enfant regarde sa veine bleue Et la longue, longue, aiguille qui prête Un sommeil tiède en gouttelettes…
|
|
©Abadie Yves
|
La chute en oblique
|
|
BRASIL+ | |
Couleur peau bronzée Une pleine lune coupée En deux Par un long string mouillé Et bleu Copacabana Café ou chocolat Ou crème Tes filles ont cet éclat Que j‘aime
Lèvres salées Lèvres sucrées Amours poivrées Brésil, Brésil Dans mon exil Je rêve de toi
| Soleil bon marché Pour les corps surchauffés A blanc Si chaud qu’on va nager Souvent Reflet de samba Dans le creux de tes bras Cuivrés Le carnaval se noie En paix
Lèvres salées Lèvres sucrées Amours poivrées Brésil, Brésil Dans mon exil Je rêve de toi
|
+LA CAMPAGNE DE DESHOMMANISATION+ | |
Allô, demandons A tous attention « Tout homme sans collier Sera supprimé ».
Les autorités de la cité d’acier Devant le flux de plus en plus inquiétant D’humains non marqués et non répertoriés Décident enfin de prendre les devants.
Il est conseillé A tout possédant D’humains noirs ou blancs De les faire châtrer
Il est absolument inadmissible De voir cette sous-espèce native de Terre Se reproduire comme les races nuisibles En dehors de tout contrôle communautaire.
Tout homme pris sur fait En train de parler Ou pire, de penser Sera débranché
Les autorités de la cité d ‘acier Devant les plaintes de la population Furieuse de l’insolence des êtres à deux pieds Parlent d’autoriser l’extermination. |
|
+JESUS ET MOI+ | |
Ton père était charpentier Et le mien était inconnu. Ton père t’a appelé Jésus Et le mien lui s’en est allé. Poursuivis par les mêmes chiens Et mordus par la même faim On a grandi dans la poussière, On s’est aimé comme deux frères.
Dis-moi, te souviens-tu, Sacré Jésus, De ces épouses soumises A de gros marchands trop jaloux Et qui rêvaient dans leur cuisine D’amour défendu avec nous ; Et de ces bergères-marquises Et leurs lèvres coralines Mûrissant comme des cerises Sous le soleil de Palestine
Dis-moi, te souviens-tu, Sacré Jésus De ces braves putes juives A la peau couleur de cuivre Qui nous faisaient l’amour pour rien Sous prétexte qu’on ne valait rien ; Et de ces longues nuits d’orgies Noyées dans le vin de palme Où tu rêvais d’une nouvelle vie Sans frontières et sans armes.
Pourquoi a-t-il fallu Pauvre Jésus Que tu te prennes au sérieux Toi et ton histoire de Dieu Toi et tes absurdes idées Porteuses d’amour et de paix Nées de délires alcoolisés, Tes paroles se sont envolées Plus loin que tu ne l’aurais cru ; Et les gens t’ont suivi, Jésus.
On devait jamais se quitter Pourtant tu m’as laissé tomber C’est toi qu’ils ont idolâtré Moi, personne ne m’a écouté Alors c’est pour cela, Jésus, Que les gens disent qu’aux soldats, Pour quelques sous, je t’ai vendu Moi, ton meilleur copain, Judas ? Judas… |
|
©Abadie Yves
+SAC-MAN+ | |
Pour une histoire d’arabe Ayant mal supporté Une petite ratonnade Un peu trop bien menée, Monsieur le Commissaire M’a très bien expliqué Que cette sale affaire Pourrait être oubliée Si j’acceptais, pour la République D’entrer au SERVICE D’ACTION CIVIQUE
J’ai pour camarades Des prêtres défroqués Rêvant de croisades Et d’Occident Chrétien Des paras orphelins D’une Algérie bradée Par des politiciens Cocos, juifs ou pédés Tous ces braves gens avec des cartes de flics Tous sont au SERVICE D’ACTION CIVIQUE | Et je suis devenu Un très très bon agent Dont les revenus Sont des plus conséquents. Bien sûr notre travail Comprends-tu, mon frère, Est quelque peu spécial Mais très bon salaire Si tu manques de scrupules et de fric Viens donc au SERVICE D’ACTION CIVIQUE
Pour des colleurs d’affiches Savamment matraqués Pour nos petites milices Et leurs gros bras musclés D’importants Députés Copains du vieux Debré Alimentent sans histoire Notre chère caisse noire On a toujours aimé la politique Vois-tu au SERVICE D’ACTION CIVIQUE |
L’HEURE DES ENFANTS MOMIES | |
TEXTE AUTO-CENSURE PAR PEUR DES INTEGRISMES DE TOUS BORDS | |
C’est l’heure des enfants momies C’est l’heure de la boucherie Fronts en sueurs Sombre frayeur Bouches séchées Prière hachée Du bout des lèvres Coup de sifflet Silence on meurt Une rangée d’enfants Avance en récitant Des mentras guerroyants
Refrain : Guerre Sainte, Croisade Orient ou Occident Il y a déjà trop de sang De tueries froides Arrêtez, arrêtez Ne suicidez plus vos enfants Guerres saintes, Croisades Arrêtez, arrêtez !!!
| C’est l’heure des enfants momies C’est l’heure de la tricherie L’évolution Lente et précise Les fanatise Une explosion Le premier cri Un hurlement Couvrant le bruit D’une autre bombe A chaque pas le sang A chaque pas on tombe Pas à pas l’hécatombe
C’est l’heure des enfants momies C’est l’heure de la barbarie Les corps brisés Qui s’agglutinent Autour des creux La mort le sang Le champ de mines Est balisé Au nom d’un Dieu Tous en avant !!! Et les enfants momies Sont piétinés sans vie Sont piétinés sans vie |
©Abadie Yves
+CHILI+ | |
Quand j’ai demandé à Jarra Pourquoi il s’est mis à chanter Quand les soldats lui ont coupé D’un coup de hache les dix doigts Alors la guitare de Victor M’a joué la vie et la mort D’un pays : Chili.
Et les cordes ont vibré Et elles m’ont raconté Les Andes aux glacials plateaux Qui s’écroulent vers la mer Accouchant de mille îlots Enfants bâtards de la terre ; De blancs chevaux dans la pampa S’essoufflant dans les herbages Et de susceptibles lamas Au miraculeux lainage.
Mais les cordes ont grincé Et elles m’ont dénoncé Les richissimes haciendas Où, dans une misère réglée, Les derniers survivants Incas Au travail meurent résignés ; Et puiS les prisons d’où s’enfuient Les noirs vautours au cou pelé Terrorisés par les longs cris De tout un peuple torturé
| Et les cordes ont vibré Et elles m’ont raconté De pauvres métis aux yeux noirs Comme leurs pères ibériques, Mélancoliques certains soirs D’un Empire d’Amérique ; Et des femmes dont le regard, Brûlant reflet de leur beauté, Vous transperce de part en part Vous enfonçant le mal d’aimer. Mais les cordes ont grincé Et elles m’ont dénoncé Les antiques mines d’étain Où meurt lentement l’ouvrier Suçant sans oublier sa faim D’amères feuilles cocaïnées ; Et cette liberté traquée Selon les règles fascistes Par les soldats et policiers De la junte pinochiste
Chili, tes poètes martyrs N’ont pas fini de chanter Pour combattre ces vampires A la silhouette casquée. Emprisonnés ou exilés, Torturés ou assassinés, Leur voix en nous vivra toujours Pour chanter continuellement Par dessus mers et continents Que la mort ne peut vaincre l’amour En ce pays Nommé Chili.
|
|
Horizontalesdé froissées |
|
+FEMMES AU PETIT MATIN+ | |
Cigarette au doigt Elles ne savent pas pourquoi Coule avec la nuit Cette vague d’ennui Qui ride sans bruit Leurs yeux gris De mélancolie.
Quand les chevaux d’airain S’enlisent dans les labours Femmes au petit matin Rêvent encore d’amour.
Et elles s’étonnent Que la personne Couchée dans leur lit Amant ou mari N’soit plus du tout celle Pour laquelle Elle se voulait belle.
| Quand les tilleuls fusains Déshabillent le jour Femmes au petit matin Rêvent encore d’amour
Femmes hirondelles Partir à tir’ d’ailes Quand tombe la lune Elles se voient chacune S’enfuir à jamais A jamais Comme pour de vrai
Quand s’enivrent certains D’un sommeil de balourd Femmes au petit matin Rêvent encore d’amour |
LOVE IS OVER | |
I’m all alone in life Like a fly on a knife Without anything to know Without anywhere to go
Refrain : Save me babe save me please I’m alone I’m alone I’m a stone On the ground I’m a tear In the fizz I’m a sound On the fear
I was born in summer The town of your fingers Was mirror of the day And today I’ve to stay | I want your love your skin I want you to begin A funny game of song Kiss me please all night long
I’ll remenber your street And where you let me sleep Take a break in the night The shadow of your light
I’m alone I’m alone I’m alone I’m alone I’m all alone in life Like a flag on a knife Save me babe save me please …….……. ad lib ……….…. |
EMPREINTES DIGITALES | |
Refrain : Laisse Laisse-moi Surfer mes doigts Sur l’épaisse Toison nacrée De tes secrets
L’horizon de tes mers Mouille ta peau amère Qui tangue sous le poids De mes caresses en toi Nos souffles nos haleines Nos sables qui s’égrènent
Je nage dans l’étang De tes sueurs d’enfant Et je parcours tes dunes L’essaim de tes lagunes D’une longue paresse Imprégnée de caresses
Tes lèvres chevelues Sont des vagues crépues Où je plonge en apnée Pour pêcher la gainée Et rare perle rose Cachée qui s’y repose
L’écume de ton voile Fait glisser ton étoile Doucement, peau à peau Dans le recto-verso De nos « aller-retour » Ereintés de détours |
|
©Abadie Yves
+LA FILLE DO BRASIL+ | |
Deus rangées de dents nacrées Mordillent un long cigare Sa fumée me fait tousser Et cela la rend hilare Elle rit comme elle respire Et elle vit pour mieux en rire Et puis ainsi soit-il Et moi follement je rêve De sa bouche source de sève Qui m’articule : « Brasil »
- FETES E AMOR SE VIVEN AO BRASIL !
Elle connaît des musiques Accouchées d’un mariage Entre une terre magique Et des anciens esclaves Elle met dans son corps de gamine Des ondulations félines Qui sont indélébiles Et moi contre elle je danse Sous un ciel toujours en vacances Au son de ce Brasil | - FETES E AMOR SE VIVEN AO BRASIL !
Elle me raconte un pays Où le Bien et le Mal S’effacent et puis s’oublient Dans un rythme de Carnaval Un jour, vois-tu, j’épouserai Sa peau couleur café au lait Malgré les imbéciles Qui oublient dans leurs basse-cours Qu’il se fout des races, l’amour, Ao, Brasil, ao Brasil…
|
+L’INCONNUE+ | |
A vous ma mie qui confondez L’amour avec le mariage A vous dont le pucelage Est la plus grande des fiertés Et dont la chère virginité Le soir des noces sera violée Dans le sang d’un cher époux Un peu pressé et un peu saoul A vous je chante que…
Refrain : Se trouve en ma mémoire Celle qui m’a donné en un soir Au lieu de l’égoutter Sur vingt longues années Tout l’amour couvant en elle Un amour sans idées reçues Aux gémissements de gazelle A une tendresse perçue Par des étreintes irréelles Qui doucement ont disparu Sans un mot dans l’aube pastel Quand elle est partie, l’inconnue | A vous ma mie qui étranglez L’amour dans vos tresses de tabous A vous qui estimez comme fous Les rêves vous laissant si troublée Et qui tremblez de vous voir nue Plonger dans un monde inconnu Que vous croyez bien sûr obscène Mais où l’on vous dit pourtant « Je t’aime » A vous je chante que…
Refrain |
+MA COPINE LESBIENNE+ | |
Dans les débris bleus des lasers éparpillés Par une faune bourgeoise stérile et désabusée Qui promène sa frime mégalomanisée Sous les décibels du dernier tube imposé Elle renvoie sur leurs roses les machos-matadors Très forts en dedans et bien virils au dehors Résumant leur séduction à un torse velu Sans doute pour montrer comment ils ont le cul
Car elle terminera sa nuit Avec cette blonde aux yeux gris Qui lui a demandé du feu Avec une flamme dans les yeux Et de la tendresse plein les mains Elles échangeront leurs vagins Et poseront leurs bouches d’argent Là où c’est doux, là où c’est blanc
Ainsi sans en faire mystère Elle soupire que sur la chair Des demoiselles Et autres belles Elle vit sa vie, la sienne, Ma copine lesbienne
Elle me gronde que je n’aurais pas du Avec mon tabouret transformer en ruines La grosse tête du gros costaud moustachu Qui se faisait rire en la traitant de sale gouine ; Mais tant que les gens trouveront amorales Les façons d’aimer plus ou moins marginales Qu’ils piss’ront sur les amours déviationnistes Leurs coïts standardisés resteront racistes
Elle laisse à tous les imbéciles Les tabous qu ‘elle ne veut plus porter Et elle garde au bord des cils Les mots doux qui la font pleurer Et si parfois elle collectionne Les galets froids des sources d’été C’est pour y peindre les personnes Qui n’ont pas pu les oublier
Ainsi sans en faire mystère Elle soupire que sur la chair Des demoiselles Et autres belles Elle vit sa vie, la sienne, Ma copine lesbienne ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Elle délaisse parfois ses amantes Pour m’assurer, innocente Qu’elle m’aurait compté parmi elles Si je m’étais app’lé Isabelle A ma guitare de troubadour Elle raconte ses chagrins d’amour Et elle attend que les cordes Dans un lit de tendresse la bordent
Alors certains soirs d’hiver Quand le vent souffle à l’envers Quand son rimmel La trouve moins belle Elle s’endort sous mes persiennes Ma copine lesbienne |
|
©Abadie Yves
+LE SECRET+ | 4 |
TS TURBO NECROPHAGE | 5 |
+COBRA+ | 6 |
CE MATIN | 7 |
+LA FUITE DE TOUN+ | 8 |
DELIRIUM TRES MINCE | 9 |
+L’IDIOT+ | 10 |
LA CLEPSYDRE BOUCHEE | 12 |
LEURRE | 13 |
+ENVIE ET PITIE+ | 14 |
L’OPERATRICE DE MINUIT | 15 |
+LA PEUR D’UN HOMME+ | 16 |
UN MONDE FOU | 17 |
+LE MARCHAND DE VENT+ | 18 |
DEMANDEZ LE BOTTIN | 19 |
+MON MANQUE D’EQUILIBRE+ | 20 |
EST-CE LA HAINE, C’EST F… | 22 |
ESMERAL’ BLUES | 23 |
OUAAAAAHHHHHH… | 24 |
+AMOUR ET HUMEUR+ | 25 |
A LA LISIERE DE MON LIT | 26 |
+PAPIER FROISSE+ | 27 |
VASSILISSA | 28 |
+ELLE DES USA+ | 29 |
NIBARDS’ SONG | 30 |
+PAPILLON+ | 31 |
STONE BLUES | 33 |
+LA FLEUR DE LA MORT+ | 34 |
AUX QUATRE COINS DES BARS | 35 |
+LA MALADIE DES PIONS NOIRS+ | 36 |
+MUSICIEN+ | 37 |
+RIEN QUE POUR VOIR+ | 38 |
DACTYLO’ BLUES | 40 |
+LA QUEUE DU DIABLE+ | 41 |
BOUQUET GARNI+ | 42 |
CARNAVAL | 43 |
LE NAIN JAUNE | 44 |
PHANTASMES | 45 |
CHAMBRE 2042+ | 46 |
BRASIL+ | 48 |
+LA CAMPAGNE DE DESHOMMANISATION+ | 49 |
+JESUS ET MOI+ | 50 |
+SAC-MAN+ | 51 |
L’HEURE DES ENFANTS MOMIES | 52 |
+CHILI+ | 53 |
+FEMMES AU PETIT MATIN+ | 55 |
LOVE IS OVER | 56 |
EMPREINTES DIGITALES | 57 |
+LA FILLE DO BRASIL+ | 58 |
+L’INCONNUE+ | 59 |
+MA COPINE LESBIENNE+ | 60 |